Au moins 400 000 coyotes sont tués chaque année aux États-Unis. Cela représente une moyenne de près de 1 100 individus par jour.
Alors pourquoi le gouvernement ne fait-il rien pour arrêter cela ? Eh bien, principalement parce qu’ils orchestrent un discret massacre de coyotes depuis près d’un siècle.
L’agence Wildlife Services du ministère américain de l’Agriculture est spécialisée dans l’abattage des coyotes. L’agence envoie des hélicoptères avec des tireurs d’élite pour survoler les habitats des coyotes et les abattre à vue, avec l’intention d’en tuer le plus possible. Un tireur aérien payé par le gouvernement et travaillant pour l’USDA tuera jusqu’à 100 coyotes par jour.
Ailleurs, des centaines de coyotes sont abattus par des agents du Wildlife Services sur le terrain, ou tués dans des collets, ou mortellement blessés dans des pièges à pied, ou empoisonnés, ou gazés, ou matraqués à mort. Au total, le gouvernement tue au moins 80 000 coyotes par an, pour un coût annuel de 20 millions de dollars. C’est l’argent des contribuables. Et cela se produit depuis 1931.
Concernant les 320 000 autres décès annuels de coyotes, la plupart sont abattus dans des concours d’abattage de prédateurs à travers les États-Unis.
Qui peut tirer le plus grand coyote. Qui peut tirer le plus grand nombre. Les gagnants reçoivent un prix : quelques centaines de dollars, ou un nouveau fusil d’assaut, et bien sûr le droit de se vanter.
A part la chance de gagner un prix, qu’est-ce qui motive vraiment les gens à chasser les coyotes avec autant d’enthousiasme ? La plupart des gens ne mangent pas de viande de coyote. Et en 2014, les peaux ne valaient en moyenne que 65 dollars chacune – ce qui n’est pas particulièrement lucratif.
La principale raison invoquée par les partisans de la chasse au coyote n’est pas la nourriture, ni l’argent – c’est la gestion de la population. Ces personnes, qui partent volontairement à la chasse spécifiquement pour tuer des coyotes, croient apparemment que leurs motifs sont intrinsèquement nobles, et réputés. Tuer des coyotes, selon l’affirmation populaire, protège le bétail. Il contrôle les populations. Elle aide les agriculteurs et les éleveurs, ainsi que l’écosystème dans son ensemble. Ou du moins, c’est ce qu’on prétend. La science n’est pas d’accord.
Les coyotes sont une espèce prédatrice. Ils ont tendance à manger de petits animaux, comme les spermophiles et les grenouilles. Un couple ou un groupe de coyotes peut s’attaquer à un petit cerf en hiver, mais il se nourrit de fruits et de baies en été et en automne. Le bétail ne figure généralement même pas au menu d’un coyote.
Près de 100 ans après le début de la campagne nationale d’abattage des coyotes, le chien sauvage d’Amérique du Nord est plus répandu que jamais. C’est parce que les coyotes ont une capacité d’adaptation unique. Les tuer ne vous débarrasse pas d’eux. Lorsque les chasseurs éliminent de plus en plus de coyotes d’un habitat, les populations de petits mammifères qui constituent leurs proies augmentent. Lorsque la nourriture devient plus répandue, les coyotes peuvent s’adapter en augmentant la taille de leur portée.
Dans une étude de sept ans sur les populations de coyotes publiée en 2005, Eric Gese, du centre de recherche propre au Wildlife Services de l’USDA, a constaté que l’abattage des coyotes ne facilite pas la gestion des populations de l’espèce. En tuant les coyotes, les chasseurs donnent une chance inutile aux espèces situées plus bas dans la chaîne alimentaire, et la nature réagit en créant davantage de coyotes pour contrôler ces populations. Par conséquent, la principale raison de tuer des coyotes est, en fait, une excellente raison de ne pas les tuer.
Ce qui nous amène à la deuxième excuse la plus courante pour tuer des coyotes : C’est un « défi ». C’est « quelque chose à faire » pendant la saison morte de la chasse. C’est « amusant ». Cet argument est plus qualitatif, et donc moins facilement contestable. La plupart conviendront cependant que ce n’est pas parce qu’une chose est gratifiante qu’elle est juste.
Marc Bekoff, l’un des principaux chercheurs mondiaux sur les canidés, a observé que la réaction émotionnelle d’un coyote à la mort d’un être cher n’est pas très différente de celle d’un humain. Les coyotes, comme les humains et de nombreuses autres espèces, éprouvent du chagrin et de la tristesse après la perte d’une vie.
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Si tuer un coyote peut être amusant pour le chasseur, cette mort a des conséquences très réelles pour la population restante. Les coyotes sont des mammifères sociaux, un peu comme les humains, et ils ont besoin les uns des autres pour vivre une vie heureuse et épanouie, et ils souffrent quand quelqu’un leur enlève cela. Est-ce que quelque chose peut vraiment être considéré comme « amusant » si cela blesse quelqu’un d’autre ?
S’il y avait une espèce avec une technologie supérieure à la nôtre, et que cette espèce nous chassait comme nous chassons les coyotes, tous considéreraient cela comme une atrocité flagrante qui doit être arrêtée. Alors pourquoi permettons-nous que le massacre aveugle des coyotes se poursuive ?
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