Le traitement de l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) avec l’Avodart (Dutsteride), couramment prescrit, peut exposer les hommes à un risque accru de diabète, de taux de cholestérol élevé, de stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) et d’aggravation de la dysfonction érectile.
Les médecins doivent être pleinement conscients de ces nouvelles découvertes selon les chercheurs, et discuter avec leurs patients des effets secondaires indésirables potentiels de l’Avodart sur la fonction métabolique et sexuelle avant de le prescrire. L’étude est publiée dans la revue Hormones Molecular Biology and Clinical Investigations.
Lorsque les hommes vieillissent, leur prostate s’élargit. Cette condition entraîne souvent une rétention urinaire ou d’autres symptômes du bas appareil urinaire, comme une réduction du débit urinaire conduisant à se réveiller plusieurs fois la nuit pour uriner. Pour aider à améliorer les symptômes, les hommes se voient souvent prescrire un alpha-bloquant, comme la Tamsulosine (Flomax) qui détend le muscle lisse de la prostate et améliore la miction ou d’autres médicaments comme le Proscar (Finasteride) ou l’Avodart (Dutsteride) qui agissent en réduisant le volume de la prostate donc, en améliorant la fonction urinaire.
« Nous pensons que nos résultats suggèrent que l’Avodart a un impact négatif sur la santé globale des hommes car il augmente la glycémie et l’A1C et augmente également les lipides sanguins. L’augmentation de la glycémie et de l’A1C peut prédisposer les hommes au diabète et l’augmentation des lipides peut les prédisposer à la NAFLD. Plus important encore, cet agent aggrave la fonction sexuelle et réduit la qualité de vie », a expliqué l’auteur correspondant Abdulmaged M. Traish, PhD, MBA, professeur de biochimie et d’urologie à BUSM.
Cette étude rétrospective comprenait un groupe d’hommes atteints d’HBP à qui l’on a prescrit l’Avodart et un second groupe à qui l’on a prescrit la Tamsulosine (un alpha-bloquant). Les deux groupes ont été suivis pendant 36 à 42 mois. Les données sur la glycémie, l’hémoglobine A1C, le cholestérol total, le cholestérol LDL (mauvais cholestérol), le cholestérol HDL (bon cholestérol), les enzymes de la fonction hépatique ont été déterminées à chaque visite pendant toute la période de suivi. Les participants ont également rempli des questionnaires pour évaluer la qualité de vie et l’indice international de la fonction érectile pour évaluer leur activité sexuelle. Les données des hommes du groupe Avodart ont ensuite été comparées à celles des hommes à qui l’on a prescrit de la Tamsulosine.
Les chercheurs de BUSM estiment que les données de cette étude et celles rapportées par d’autres dans des modèles animaux ainsi que dans des études cliniques suggèrent fortement que l’Avodart pourrait avoir des effets secondaires indésirables graves qui n’étaient pas évidents il y a plusieurs années. « Afin de réduire l’impact négatif sur la santé globale et la qualité de vie, les médecins doivent discuter avec leurs patients des effets secondaires indésirables potentiels de la prise d’Avodart », a déclaré Traish.
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