Anxiété liée au deuil

Suivre la perte d’un être cher implique souvent des vagues imprévisibles d’émotions intenses. L’un des nombreux sentiments difficiles à affronter est l’anxiété. Cette émotion est une partie naturelle du processus de deuil et représente l’activation du système d’alarme du corps (combat ou fuite).

L’anxiété elle-même est constituée d’une combinaison de pensées, d’effets physiques et de réponses comportementales. Par exemple, l’anxiété liée à l’anniversaire d’un partenaire décédé peut consister en une incapacité redoutée à faire face à cette date (par exemple, « je vais m’effondrer »), un cœur qui s’emballe et l’évitement des conversations sur cet événement marquant.

Les anniversaires ne sont qu’un des nombreux déclencheurs potentiels d’anxiété pour les personnes endeuillées. La perte d’un partenaire est toujours associée à des changements importants. L’expérience du changement dans tout, de votre routine quotidienne à la façon dont vous planifiez l’avenir, est difficile à gérer et les gens deviennent anxieux, ce qui est compréhensible. Vous pouvez être confronté à des souvenirs pénibles (par exemple, lorsque votre partenaire meurt dans un accident) ou avoir peur du processus de deuil lui-même (par exemple, craindre que les émotions difficiles prennent le dessus). Vous pourriez remettre en question les croyances que vous aviez auparavant sur le monde (par exemple, les bonnes personnes sont bien traitées ou votre but dans la vie).

Suite au décès de ma femme, j’ai ressenti de l’anxiété en pensant à l’avenir par moi-même. Comment vais-je prendre des décisions importantes ? Arriverai-je à faire face à ma solitude ? Comment sera-ce de croiser des couples heureux profitant de la vie ? Comme beaucoup de gens, mon anxiété s’est lentement calmée lorsque j’ai commencé à m’adapter à ma vie différente.

Bien que l’anxiété soit une partie normale du deuil, il faut demander l’aide d’un professionnel lorsque ce problème commence à affecter négativement votre vie quotidienne ou que la détresse causée par cette émotion devient écrasante. Il est important de se rappeler qu’une partie des personnes endeuillées peuvent développer des problèmes d’anxiété graves et permanents. En cas de doute, jouez la sécurité et parlez de votre situation avec votre médecin généraliste ou un professionnel de la santé mentale agréé (par exemple, un psychologue, un conseiller en matière de deuil).

En supposant que votre anxiété n’ait pas atteint un point où une aide professionnelle est nécessaire, il existe quelques mesures simples que vous pouvez prendre pour gérer cette émotion. La première consiste à  » normaliser  » l’anxiété. Cette émotion difficile fait partie de la donne lorsque vous êtes en deuil. Vous dire qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez vous parce que vous ressentez une émotion normale ne vous aide pas à faire votre deuil de manière utile. Se dire que l’on ne devrait pas être anxieux, c’est comme dire que l’on ne devrait pas avoir deux yeux. Beaucoup de mes clients ont éprouvé un grand soulagement en abandonnant la lutte pour étouffer les émotions qui se produisent naturellement pendant le deuil.

L’évitement des émotions, des personnes et des lieux douloureux est une réponse courante à l’anxiété. C’est logique à première vue ; éviter quelque chose qui provoque l’anxiété procure souvent un soulagement immédiat. Cependant, ce soulagement est souvent temporaire. Considérez les conséquences à long terme de l’évitement plutôt que de vous concentrer sur les avantages à court terme. Lorsque vous affrontez les déclencheurs d’anxiété de manière planifiée, vous pouvez accroître votre confiance dans votre capacité à faire face. Souvent, le pire scénario créé par votre cerveau anxieux a peu de chances de se produire. Même si ce résultat se produit, la plupart des gens peuvent planifier la façon dont ils feraient face à cette situation. Vous pouvez améliorer votre capacité à tolérer les situations difficiles en apprenant quelques-unes des nombreuses techniques de gestion de l’anxiété disponibles (par exemple, l’entraînement à la relaxation, les énoncés d’adaptation positive). Il existe de bonnes ressources en ligne, mais n’oubliez pas que le travail avec un professionnel est parfois nécessaire.

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