- Adad-nirari II et Ashurnasirpal II (911-859 BC)Edit
- Shalmaneser III à Adad-nirari III (859-783 av. J.-C.)Edit
- Période de stagnation, 783-745 av. J.-C.dit
- Tiglath-Pileser III, 744-727 av. J.-C.dit
- Invasion d’Israël (738 av. J.-C.)Edit
- Dynastie sargonideEdit
- Sargon II, 721-705 avant notre èredit
- Sennacherib, 705-681 av. J.-C.dit
- Esarhaddon, 681-669 av. J.-C.dit
- Ashurbanipal, 668-631 av. J.-C.dit
- Chute de l’Assyrie, 631-609 avant notre èredit
- Facteurs environnementauxEdit
Adad-nirari II et Ashurnasirpal II (911-859 BC)Edit
A partir des campagnes d’Adad-nirari II, l’Assyrie redevient une grande puissance, finissant par renverser la vingt-cinquième dynastie d’Égypte et conquérir l’Élam, Urartu, Media, Perse, Mannea, Gutium, Phénicie/Canaan, Arabie, Israël, Juda, Philistie, Édom, Moab, Samarra, Cilicie, Chypre, Chaldée, Nabatée, Commagène, Dilmun, Shutu et Néo-Hittites ; chasser les Nubiens, les Kushites et les Éthiopiens d’Égypte, vaincre les Cimmériens et les Scythes, et exiger un tribut de la Phrygie, entre autres. Adad-nirari II et ses successeurs ont mené une campagne annuelle pendant une partie de chaque année avec une armée exceptionnellement bien organisée. Il subjugua les régions qui n’étaient auparavant que sous vassalité assyrienne nominale, conquérant et déportant les populations araméennes et hurriennes du nord vers des contrées lointaines. Adad-nirari II attaqua et vainquit par deux fois Shamash-mudammiq de Babylone, annexant une large zone de terres au nord de la rivière Diyala et les villes de Hit et Zanqu en Mésopotamie centrale. Il a fait de nouveaux gains sur la Babylonie sous Nabu-shuma-ukin I plus tard dans son règne. Tukulti-Ninurta II lui succède en 891 avant J.-C., qui consolide encore la position de l’Assyrie et s’étend vers le nord en Asie mineure et dans les monts Zagros pendant son court règne.
Le roi suivant, Ashurnasirpal II (883-859 avant J.-C.), se lance dans un vaste programme d’expansion. Sous son règne, l’Assyrie récupère une grande partie du territoire qu’elle avait perdu vers 1100 av. J.-C., à la fin de la période assyrienne moyenne. Ashurnasirpal II a également mené une campagne dans les montagnes du Zagros, dans l’Iran moderne, pour réprimer une révolte des Lullubi et des Gutians contre la domination assyrienne. C’est à cette époque que les Assyriens commencent à se vanter de leur impitoyabilité. Ashurnasirpal II a également déplacé sa capitale dans la ville de Kalhu (Calah/Nimrud). Les palais, temples et autres bâtiments qu’il a fait ériger témoignent d’un développement considérable de la richesse et de l’art. Ashurnasirpal II introduit une politique de déportation massive des populations conquises, qui se poursuit à une échelle considérablement accrue sous son fils, Shalmaneser III.
Shalmaneser III à Adad-nirari III (859-783 av. J.-C.)Edit
Le fils d’Ashurnasirpal, Shalmaneser III (859-824 av. J.-C.), a un long règne de 35 ans, au cours duquel la capitale est transformée en camp armé. Chaque année, les armées assyriennes partent en campagne. Babylone est occupée, et la Babylonie réduite à la vassalité. Il combattit Urartu et fit marcher une armée contre une alliance d’États araméens dirigée par Hadadezer de Damas et comprenant Ahab, roi d’Israël, à la bataille de Qarqar en 853 av. Malgré la description faite par Shalmaneser de « vaincre l’opposition », il semble que la bataille se soit terminée par une impasse, les forces assyriennes ayant été retirées peu après.
Shalmaneser prend le néo-État hittite de Carchemish en 849 av. J.-C., et en 842 av. J.-C., fait marcher une armée contre Hazael, roi de Damas, assiège la ville et force le tribut, mais ne le prend pas. En 841 avant J.-C., il a également fait payer un tribut à Jéhu d’Israël et aux États phéniciens de Tyr et de Sidon. Son obélisque noir, découvert à Kalhu, relate de nombreux exploits militaires de son règne.
Les quatre dernières années de la vie de Shalmaneser sont perturbées par la rébellion de son fils aîné Ashur-nadin-aplu qui faillit être fatale à l’Assyrie. Vingt-sept villes, dont Assur, Arbela, Arrapha (Kirkouk) et d’autres lieux, se joignirent au prétendant. La rébellion n’était pas dirigée principalement contre le roi, mais plutôt contre les gouverneurs provisoires tels que Dayan-Ashur qui avaient pris un pouvoir disproportionné. La révolte fut étouffée avec difficulté par Shamshi-Adad V, le second fils de Shalmaneser, qui lui succéda à sa mort en 824 av. J.-C.
La longue et âpre guerre civile avait permis aux Babyloniens au sud, aux Mèdes, aux Mannéens, aux Perses au nord et à l’est, aux Araméens et aux Néo-Hittites à l’ouest de se défaire en grande partie de la domination assyrienne, et Shamshi-Adad V passa le reste de son règne à réaffirmer son contrôle sur ces peuples. Pendant cette période, Urartu en profite pour réaffirmer son influence sur la région. En conséquence de tous ces événements, l’Assyrie ne s’étendit pas davantage sous le règne de Shamshi-Adad V. Adad-nirari III était un garçon lorsqu’il succéda à son père en 811 avant J.-C., et pendant cinq ans, jusqu’en 806 avant J.-C., sa mère, la reine Sammuramat (également représentée sous le nom de Sémiramis) régna à sa place. Malgré les nombreuses légendes concernant cette reine, elle est peu mentionnée dans les documents assyriens de l’époque.
En 806 av. J.-C., Adad-nirari III prend les rênes du pouvoir. Il envahit le Levant et soumet les Araméens, les Phéniciens, les Philistins, les Israélites, les Néo-Hittites et les Edomites. Il entre à Damas et impose un tribut à son roi Ben-Hadad III. Il se tourne ensuite vers l’Iran et subjugue les Perses, les Mèdes et les Mannéens, pénétrant jusqu’à la mer Caspienne. Ses prochaines cibles sont les tribus chaldéennes et sutu du sud-est de la Mésopotamie qu’il conquiert et réduit à la vassalité.
Période de stagnation, 783-745 av. J.-C.dit
Adad-nirari III meurt prématurément en 783 av. J.-C., ce qui entraîne une période de véritable stagnation. Shalmaneser IV (783-773 av. J.-C.) semble avoir exercé peu d’autorité, et une victoire sur Argishti Ier, roi d’Urartu à Til Barsip, est accréditée à un général ( » Turtanu « ) nommé Shamshi-ilu qui ne prend même pas la peine de mentionner son roi. Shamshi-ilu remporte également des victoires sur les Araméens et les Néo-Hittites et, là encore, s’en attribue personnellement le mérite aux dépens de son roi.
Ashur-dan III monte sur le trône en 772 av. J.-C.. Il s’est avéré être un souverain largement inefficace qui a été assailli par des rébellions internes dans les villes d’Ashur, Arrapkha et Guzana. Il ne réussit pas à faire de nouveaux gains en Babylonie et en Aram (Syrie). Son règne est également entaché par la peste et une éclipse solaire de mauvais augure. Ashur-nirari V devient roi en 754 av. J.-C., mais son règne semble avoir été celui d’une révolution permanente, et il semble avoir à peine quitté son palais de Ninive avant d’être déposé par Tiglath-Pileser III en 745 av. J.-C., apportant une résurgence à l’Assyrie.
Tiglath-Pileser III, 744-727 av. J.-C.dit
Lorsque Tiglath-Pileser III monte sur le trône, l’Assyrie est en pleine révolution. La guerre civile et la peste dévastaient le pays, et plusieurs des colonies les plus septentrionales de l’Assyrie en Asie Mineure lui avaient été arrachées par Urartu. En 746 avant J.-C., la ville de Kalhu se joint aux rebelles, mais le 13 Iyyar de l’année suivante, un général assyrien (Turtanu) nommé Pulu s’empare de la couronne sous le nom de Tiglath-Pileser III, et apporte des changements radicaux au gouvernement assyrien, améliorant considérablement son efficacité et sa sécurité.
Les provinces conquises sont organisées selon une bureaucratie élaborée, avec le roi à la tête – chaque district payant un tribut fixe et fournissant un contingent militaire. Les forces assyriennes deviennent à cette époque une armée permanente professionnelle. La politique assyrienne vise désormais à réduire l’ensemble du monde civilisé en un seul empire, jetant son commerce et ses richesses entre les mains des Assyriens. Ces changements sont souvent identifiés comme le début du « second empire assyrien ».
Lorsque Tiglath-Pileser III était monté sur le trône d’Assyrie, il envahit la Babylonie, vainquit son roi Nabonassar et enleva les dieux de Šapazza ; ces événements sont relatés dans la Chronique assyro-babylonienne.
Après avoir soumis Babylone au tribut, vaincu Urartu et conquis les Mèdes, les Perses et les Néo-Hittites, Tiglath-Pileser III dirige ses armées vers l’Aramée, dont de larges pans ont retrouvé leur indépendance, et les ports maritimes méditerranéens de Phénicie, qui connaissent un grand succès commercial. Il prend Arpad près d’Alep en 740 avant J.-C. après un siège de trois ans, et rase Hamath. Azaria, roi de Juda avait été un allié du roi de Hamath, et fut donc contraint par Tiglath-Pileser de lui rendre hommage et de payer un tribut annuel.
Invasion d’Israël (738 av. J.-C.)Edit
En 738 av. J.-C., sous le règne du roi Menahem d’Israël, Tiglath-Pileser III occupe la Philistie (aujourd’hui le sud-ouest d’Israël et la bande de Gaza) et envahit Israël, lui imposant un lourd tribut. Ahaz, roi de Juda, engagé dans une guerre contre Israël et l’Aramée, appelle à l’aide le roi assyrien par des présents d’or et d’argent ; Tiglath-Pileser III « marche alors contre Damas, bat et met à mort le roi Rezin, et assiège la ville elle-même ». Laissant une partie de son armée pour poursuivre le siège, il avança, ravageant par le feu et l’épée les provinces situées à l’est du Jourdain (Nabatéa, Moab et Edom), la Philistie et la Samarie ; et en 732 avant J.-C., il prit le chef de l’État araméen de Damas, déportant en Assyrie un grand nombre de ses habitants et les habitants israélites de Samarie. Il obligea également les Arabes des déserts de la péninsule arabique à payer un tribut.
En 729 av. J.-C., Tiglath-Pileser III se rendit en Babylonie et captura Nabu-mukin-zeri, le roi de Babylone. Il se fait couronner roi Pulu de Babylone. Tiglath-Pileser III meurt en 727 avant J.-C. et Shalmaneser V lui succède. Cependant, le roi Hoshea d’Israël suspend le paiement du tribut et s’allie à l’Égypte contre l’Assyrie en 725 avant J.-C.. Cela conduit Shalmaneser à envahir la Syrie et à assiéger Samarie (capitale d’Israël) pendant trois ans.
Dynastie sargonideEdit
Sargon II, 721-705 avant notre èredit
Shalmaneser V meurt soudainement en 722 avant JC, alors qu’il assiège Samarie, et le trône est saisi par Sargon II, le Turtanu (commandant en chef de l’armée, que les sources juives enregistrent comme Tartan), qui prend alors rapidement Samarie, mettant effectivement fin au Royaume d’Israël du Nord et emportant 27 000 personnes en captivité dans la diaspora israélite.
Sargon II fit la guerre dans sa deuxième année (721 av. J.-C.) contre le roi d’Elam, Humban-Nikash I, et son allié Marduk-apal-iddina II (le biblique Merodach-Baladan), le souverain chaldéen de Babylone, qui s’était débarrassé de la domination assyrienne, mais Sargon ne put le déloger à cette occasion. Sargon, qui réussit à contenir la révolte mais pas à reprendre Babylone, se tourne à nouveau vers Urartu et l’Aramée, s’empare de Carchemish en 717, reconquiert les Mèdes, les Perses et les Mannéens, pénètre sur le plateau iranien jusqu’au mont Bikni et construit plusieurs forteresses. Urartu subit une défaite cuisante : sa capitale est saccagée et son roi Rusas se suicide de honte. Les États néo-hittites du nord de la Syrie sont conquis, ainsi que la Cilicie et la Commagène.
L’Assyrie se montre belliqueuse envers la Babylonie pendant dix ans, alors que Marduk-apla-iddina règne sur Babylone. En 710 av. J.-C., Sargon attaque la Babylonie et défait Marduk-apla-iddina, qui s’enfuit chez ses protecteurs en Elam. À la suite de cette victoire, les souverains grecs de Chypre prêtent allégeance à l’Assyrie et le roi Midas de Phrygie, craignant la puissance assyrienne, lui tend la main en signe d’amitié. Sargon construisit également une nouvelle capitale à Dur Sharrukin ( » la ville de Sargon « ) près de Ninive, avec tout le tribut que l’Assyrie avait collecté auprès de diverses nations.
Sennacherib, 705-681 av. J.-C.dit
En 705 av. J.-C., Sargon est tué au combat en chassant les Cimmériens, qui étaient descendus de leur patrie sur les rives de la mer Noire et avaient attaqué les colonies et les peuples sous domination assyrienne en Iran, forçant ses sujets perses à se déplacer vers le sud de leurs terres d’origine autour d’Urmia. Son fils Sennacherib lui succède.
Sa première tâche est d’affirmer son contrôle sur la Cilicie, qui tente de se rebeller avec l’aide des Grecs. Sennacherib marcha en Cilicie, vainquant les rebelles et leurs alliés grecs. Il réaffirma également la maîtrise de l’Assyrie sur Corduene en Asie Mineure.
Sennacherib décida de déplacer la capitale de Dur-Sharrukin de Sargon à la ville de Ninive, et à Ninive il construisit le fameux « le Palais sans rival », il fit de Ninive une belle ville et améliora la ville, plantant des vergers et des jardins.
Les Égyptiens avaient commencé à agiter les peuples de l’empire assyrien pour tenter de prendre pied dans la région. En conséquence, en 701 av. J.-C., Ézéchias de Juda, Lule, roi de Sidon, Sidka, roi d’Ascalon et le roi d’Ékron formèrent une alliance avec l’Égypte contre l’Assyrie. Sennacherib attaque les rebelles, conquiert Ascalon, Sidon et Ekron, bat les Égyptiens et les chasse de la région. Il marcha vers Jérusalem, détruisant 46 villes et villages (dont la ville de Lachish, fortement défendue) sur son passage. Cette action est décrite de manière imagée dans Ésaïe 10 ; ce qui s’est passé ensuite n’est pas clair (la Bible dit qu’un ange du Seigneur a tué 185 000 soldats assyriens à Jérusalem après qu’Ézéchias a prié dans le temple). Le récit de Sennacherib dit que Juda lui a payé un tribut et qu’il est parti.
La Bible hébraïque affirme qu’Ézéchias a effectivement payé un tribut une fois, et que les Assyriens sont partis, mais qu’ils sont revenus une deuxième fois lorsque les soldats ont alors été tués ; cependant, ce qui est certain, c’est que Sennacherib n’a pas réussi à réellement capturer Jérusalem. Marduk-apla-iddina était retourné en Babylonie sous le règne de Sennacherib. Le roi assyrien l’a attaqué en 703 av. J.-C. près de Kish et l’a vaincu. Sennacherib pilla la Babylonie et poursuivit Marduk-apla-iddina à travers le pays. À son retour en Assyrie, Sennacherib installe un souverain fantoche, Bel-ibni, comme roi de Babylone. Cependant, Bel-ibni a commis des actes d’hostilité, de sorte que Sennacherib est retourné à Babylone en 700 avant J.-C. et l’a capturé, lui et ses officiers. Sennacherib installa à la place son propre fils Ashur-nadin-shumi sur le trône de Babylone.
Sennacherib lance une campagne contre l’Élam en 694 av. J.-C. et ravage le pays. En représailles, le roi d’Elam attaqua la Babylonie. Ashur-nadin-shumi fut capturé et ramené en Elam et un nouveau roi appelé Nergal-ushezib fut installé comme souverain de Babylone. Les Assyriens reviennent l’année suivante en Babylonie et pillent les dieux d’Uruk. Nergal-ušezib et ses alliés élamites furent vaincus par les Assyriens, et il fut fait prisonnier et transporté en Assyrie. Un autre souverain autochtone, appelé Mushezib-Marduk, s’empare bientôt du trône de Babylone. Il s’y maintient avec l’aide de ses alliés élamites pendant quatre ans, jusqu’en 689 avant J.-C., date à laquelle les Assyriens reprennent la ville. Sennacherib réagit rapidement en ouvrant les canaux autour de Babylone et en inondant l’extérieur de la ville jusqu’à ce qu’elle devienne un marécage, ce qui entraîne sa destruction, et ses habitants sont dispersés.
En 681 av. J.-C., Sennacherib est assassiné alors qu’il priait le dieu Nisroch par un ou plusieurs de ses propres fils (qui auraient été nommés Adremelech, Abimlech et Sharezer), peut-être en représailles de sa destruction de Babylone.
Esarhaddon, 681-669 av. J.-C.dit
Sennacherib a été succédé par son fils Esarhaddon (Ashur-ahhe-iddina), qui avait été gouverneur de Babylonie ; au moment du meurtre de son père, il faisait campagne dans les montagnes du Caucase contre Urartu, où il a remporté une victoire à Malatia (Milid). Au cours de la première année du règne d’Esarhaddon, une rébellion éclate dans le sud de la Babylonie. Nabu-zer-kitti-lišir, un gouverneur élamite du mat Tamti, avec l’aide des Chaldéens, assiège Ur. L’Elamite et ses alliés chaldéens furent vaincus et il s’enfuit chez ses proches en Elam (Hal-Tamti) ; cependant, « le roi d’Elam le fit prisonnier et le passa au fil de l’épée » (ABC 1 Col.3:39-42) ; également dans (ABC 14:1-4).
En 679 av. J.-C., les Cimmériens et les Scythes (une horde à cheval venant de ce qui est aujourd’hui le sud de la Russie) traversent les monts Taurus et harcèlent les colonies assyriennes en Cilicie. Esarhaddon attaque rapidement et chasse ces maraudeurs.
En tant que roi d’Assyrie, Esarhaddon fait immédiatement reconstruire Babylone. Vainquant les Scythes, les Cimmériens et les Mèdes (pénétrant à nouveau jusqu’au mont Bikni), il tourne ensuite son attention vers l’ouest, vers la Phénicie – qui s’allie désormais aux souverains nubiens/kushites d’Égypte contre lui – et met Sidon à sac en 677 av. Il a également capturé le roi Manassé de Juda et l’a gardé prisonnier pendant un certain temps à Babylone (2 Chroniques 33:11). Lassé de l’ingérence égyptienne, Esarhaddon fit une incursion en Égypte en 673 av. Deux ans plus tard, il lance une invasion complète et conquiert l’Égypte, chassant le pharaon Taharqa vers la Nubie, mettant ainsi fin à la domination nubienne-koushite en Égypte, et détruisant l’empire koushite qui avait commencé en 760 av. J.-C.
Les Chroniques babyloniennes racontent à nouveau comment l’Égypte « fut mise à sac et ses dieux enlevés ». Le pharaon Tirhakah a fui l’Égypte, et une stèle commémorant la victoire, a été mise en place à Sinjerli en Asie Mineure, au nord du golfe d’Antioche ; elle se trouve aujourd’hui au musée Pergamon, à Berlin. La Bible relate de manière imagée la disparition de l’Égypte dans Isaïe 20:4 « Le roi d’Assyrie emmènera les Égyptiens prisonniers, et les Éthiopiens captifs, jeunes et vieux, nus et pieds nus, les fesses découvertes, à la honte de l’Égypte. 5 Et ils auront peur et honte de l’Éthiopie, leur espérance, et de l’Égypte, leur gloire. »
L’Assyrie a vaincu Urartu, annexé une grande partie de son territoire et l’a réduit à la vassalité, et s’est étendue vers le sud jusqu’à Dilmun (Bahreïn) et en Arabie à cette époque. C’était peut-être la plus grande étendue territoriale de l’Assyrie.
Cependant, les gouverneurs assyriens et les dirigeants locaux fantoches qu’Esarhaddon avait nommés sur l’Égypte furent obligés de fuir la population autochtone rétive qui aspirait à l’indépendance maintenant que les Koushites et les Nubiens avaient été éjectés.
Une nouvelle campagne fut lancée par Esarhaddon en 669 avant JC. Cependant, il tombe malade en chemin et meurt. Son fils aîné Shamash-shum-ukin devint roi de Babylone et son fils Ashurbanipal devint roi d’Assyrie, Ashurbanipal occupant la position supérieure et Babylone étant soumise à Ninive. Bel et les dieux de Babylone revinrent de leur exil en Assur à Babylone la première année du règne de Shamash-shum-ukin, et la fête akitu put être célébrée pour la première fois en vingt ans.
Ashurbanipal, 668-631 av. J.-C.dit
Ashurbanipal, ou « Ashur-bani-apli » (Ashurbanapli, Asnapper), succède à son père Esarhaddon sur le trône. Il continue à faire campagne en Égypte et à la dominer, lorsqu’il n’est pas distrait par les pressions exercées par les Mèdes à l’est, et par les Cimmériens et les Scythes au nord de l’Assyrie. En 664 avant J.-C., il installe un pharaon égyptien autochtone, Psammétique, comme roi vassal. Cependant, après que l’appel de Gygès de Lydie à l’aide assyrienne contre les Cimmériens ait été rejeté, des mercenaires lydiens ont été envoyés à Psammétichus. En 652 avant J.-C., ce roi vassal était en mesure de déclarer impunément une indépendance totale vis-à-vis de l’Assyrie, d’autant plus que le frère aîné d’Ashurbanipal, Shamash-shum-ukin de Babylone, s’était imprégné du nationalisme babylonien et avait déclenché une guerre civile majeure cette année-là. Cependant, la nouvelle dynastie en Égypte a sagement maintenu des relations amicales avec l’Assyrie.
Shamash-shum-ukin a tenté de soulever une énorme rébellion englobant de nombreux peuples vassaux contre Ashurbanipal ; cependant, cela a largement échoué. Cette rébellion a duré jusqu’en 648 avant J.-C., date à laquelle Babylone a été saccagée, et Shamash-shum-ukin a mis le feu au palais, se tuant lui-même. Ashurbanipal entreprend alors de punir les Chaldéens, les Arabes et les Nabatéens qui avaient soutenu la révolte babylonienne. Il envahit la péninsule arabique, met en déroute et soumet les Arabes, y compris la puissante tribu des Qedar, ramenant un important butin à Ninive et tuant les rois arabes, Abiate et Uate. Les Nabatéens, qui vivaient au sud de la mer Morte et dans le nord de l’Arabie, et les Chaldéens, à l’extrême sud-est de la Mésopotamie, furent également vaincus et soumis. L’Élam fut la cible suivante ; il fut attaqué en 646 et 640 avant J.-C., et sa capitale Suse mise à sac.
Après l’écrasement de la révolte babylonienne, Ashurbanipal apparut maître de tout ce qu’il arpentait. A l’est, l’Elam était dévasté et prostré devant l’Assyrie, les Mannéens et les Perses et Mèdes iraniens étaient vassaux. Au sud, la Babylonie était occupée, les Chaldéens, les Arabes, les Sutu et les Nabatéens subjugués, l’empire nubien détruit, et l’Égypte payait un tribut. Au nord, les Scythes et les Cimmériens avaient été vaincus et chassés du territoire assyrien, l’Urartu, la Phrygie, la Corduène et les néo Hittites étaient en vassalité, et la Lydie implorait la protection assyrienne. À l’ouest, l’Aramée (Syrie), les Phéniciens, Israël, Juda, Samarra et Chypre étaient subjugués, et les habitants hellénisés de Carie, de Cilicie, de Cappadoce et de Commagène payaient un tribut à l’Assyrie.
L’Assyrie semblait désormais plus forte que jamais. Cependant, sa longue lutte avec la Babylonie et l’Élam et leurs alliés, et la campagne constante pour contrôler et étendre son vaste empire dans toutes les directions, ont laissé l’Assyrie épuisée. Elle avait été vidée de ses richesses et de sa main-d’œuvre ; les provinces dévastées ne pouvaient rien rapporter pour subvenir aux besoins du trésor impérial, et il était difficile de trouver des troupes suffisantes pour garnir l’immense empire.
L’Assyrie était donc mal préparée à affronter les hordes renouvelées de Scythes qui commençaient maintenant à harceler les frontières au nord et au nord-est. Après la destruction de l’Élam par les Assyriens, les Mèdes avaient commencé à devenir puissants, devenant la force dominante parmi les peuples iraniens qui avaient commencé à coloniser les régions à l’est de la Mésopotamie vers 1000 avant J.-C. aux dépens des Perses et des Élamites et Mannéens pré-iraniens, et ils n’étaient, à la fin du règne d’Ashurbanipal, que nominalement sous vassalité assyrienne. L’Asie mineure était également peuplée de Scythes et de Cimmériens hostiles qui avaient envahi l’Urartu, la Lydie et la Phrygie, avant d’être repoussés par les Assyriens. Cependant, tant qu’Assurbanipal vivait, il était capable de contenir ces menaces potentielles.
Chute de l’Assyrie, 631-609 avant notre èredit
L’empire commence à se désintégrer rapidement après l’éclatement d’une série de guerres civiles amères impliquant un certain nombre de prétendants au trône. Ashur-etil-ilani succéda à Ashurbanipal, mais son règne fut de courte durée et il fut remplacé en 627 av. J.-C. par son frère Sinsharishkun. Après avoir fait face à la révolte du général Sin-shumu-lishir, Sinsharishkun est confronté à une menace bien plus grande. Son état vassal babylonien avait profité des bouleversements en Assyrie et s’était rebellé sous le commandement de Nabopolassar, membre de la tribu chaldéenne, en 625 avant Jésus-Christ. Une longue guerre s’ensuivit, menée au cœur de la Babylonie. Nabopolassar tente de s’emparer de Nippur, le principal centre de pouvoir assyrien en Babylonie, mais il est vaincu par Sinsharishkun. Cependant, Nabopolassar s’empare de la véritable ville de Babylone après un soulèvement populaire à cet endroit, et est couronné roi de la ville en 625 av. J.-C.
Sinsharishkun perd ensuite plus de terrain, avant de réussir à reprendre Uruk vers 624 av. J.-C., pour la perdre à nouveau rapidement. Lorsque Sinsharishkun a conduit une grande armée en Babylonie en 623 av. J.-C., pour tenter d’écraser définitivement la rébellion, une autre guerre a encore éclaté dans la patrie assyrienne. Une armée de secours avait été renvoyée de la campagne de Babylone mais avait changé de camp, permettant ainsi à l’usurpateur d’atteindre la capitale, Ninive, sans interférence, et de revendiquer le trône. Sinsharishkun parvint à mater la rébellion de la patrie, mais un temps précieux fut perdu pour résoudre le problème babylonien, et Nabopolassar put consolider sa position.
En 620 av. J.-C., Nabopolassar s’empara finalement de Nippur, devenant ainsi maître de la Babylonie. Pendant que ces événements se déroulaient, les Mèdes s’étaient également libérés de la domination assyrienne et avaient consolidé leur pouvoir dans ce qui allait devenir la Perse. En 616 avant J.-C., Cyaxares, le roi mède, conclut une alliance avec Nabopolassar et, avec l’aide des Scythes et des Cimmériens, attaque l’Assyrie. L’Assyrie se trouve alors confrontée à des forces écrasantes et, après quatre ans de combats acharnés, la coalition détruit Ninive en 612 avant J.-C., après un siège de trois mois, suivi de combats de maison en maison. Sinsharishkun fut tué dans le processus, et la chute de Ninive marqua le début de la fin de l’Empire assyrien.
Un général appelé Ashur-uballit II fut déclaré roi d’Assyrie, et avec le soutien militaire tardif du pharaon égyptien Nécho II, dont la dynastie avait été installée avec l’aide des Assyriens, tint bon à Harran jusqu’en 609 avant JC. L’aide égyptienne se poursuit en faveur des Assyriens, qui tentent désespérément de freiner la puissance croissante des Babyloniens et des Mèdes.
En 609 av. J.-C., à la bataille de Megiddo, une force égyptienne défait une force judéenne sous le roi Josias et parvient à atteindre les derniers vestiges de l’armée assyrienne. Lors d’une bataille finale à Harran en 609 avant J.-C., les Babyloniens et les Mèdes ont vaincu l’alliance assyro-égyptienne, après quoi l’Assyrie a cessé d’exister en tant qu’État indépendant. On ne sait pas si Ashur-uballit II a été tué à Harran ou s’il a survécu ; en tout cas, il a ensuite disparu des pages de l’histoire. En 605 av. J.-C., une autre force égyptienne combattit les Babyloniens (bataille de Carchemish), aidée par les restes de l’armée de l’ancienne Assyrie, mais elle connut également la défaite.
Au milieu du VIe siècle av. J.-C., la Babylonie et l’Assyrie devinrent des provinces de l’Empire perse. En 520 av. J.-C., l’Assyrie fait une dernière tentative pour retrouver son indépendance, avec une rébellion à grande échelle contre l’Empire achéménide, qui est réprimée par le roi Darius le Grand.
Bien que les Assyriens, sous le règne d’Ashurbanipal, aient détruit la civilisation élamite, la culture des Assyriens a influencé les empires successifs des Mèdes et des Perses, peuples indo-iraniens qui avaient été dominés par l’Assyrie.
Facteurs environnementauxEdit
A.W. Schneider et S.F. Adah ont suggéré que l’augmentation de la population couplée à une grave sécheresse a contribué à une importante instabilité économique et politique. Les peuples conquis étaient souvent déportés sur de grandes distances et réinstallés dans les provinces assyriennes pour minimiser la possibilité de révoltes. Le cœur de l’Assyrie a connu une explosion démographique à la fin du VIIIe siècle et au début du VIIe siècle, en grande partie due à la réinstallation forcée des peuples conquis dans l’empire. Cependant, une étude sur les dépôts minéraux dans deux stalagmites prélevées dans la grotte de Kuna Ba, dans le nord de l’Irak, indique un passage d’un climat humide à un climat sec entre 675 et 550 avant J.-C., ce qui pourrait avoir contribué à la chute de l’empire néo-assyrien.