Pour quelqu’un qui n’a pas reçu de formation musicale officielle, Hector Berlioz a eu une énorme influence sur son développement et certaines de ses pièces semblent révolutionnaires par rapport aux autres compositeurs de l’époque. C’est peut-être cette formation musicale inhabituelle qui lui a donné la liberté de s’exprimer d’une manière excentrique, et sa nature romantique lui a donné beaucoup de remous intérieurs à exprimer. Enfant, dans la région de Grenoble, il apprend à jouer de la flûte et de la guitare, mais malgré son intérêt pour la musique, son père insiste pour qu’il étudie la médecine à Paris. Bien que la médecine ne soit pas son point fort, le jeune Berlioz a accès à Paris à un éventail d’activités et de ressources musicales. Il va à l’Opéra de Paris et découvre la bibliothèque du Conservatoire de Paris, où il étudie des livres sur des sujets musicaux tels que l’Harmonie, même s’il n’est pas inscrit comme étudiant formel.
Il découvre la musique de Beethoven et il étudie les partitions des opéras de Gluck après avoir été impressionné par leur mise en scène à l’opéra. Il commence à prendre des leçons de musique et, avec les encouragements de ses tuteurs, il abandonne finalement ses études de médecine (et le soutien financier de son père) pour entrer au Conservatoire comme étudiant en composition en 1826, à l’âge de 23 ans. Par la suite, son évolution semble être fulgurante et seulement 4 ans plus tard, en 1830, il compose sa Symphonie Fantastique, une œuvre qui secoue le monde musical de l’époque. C’était seulement 6 ans après la publication de la 9e Symphonie de Beethoven et 3 ans après la mort de Beethoven, pourtant la Symphonie Fantastique semble des années en avance sur son temps en comparaison.
Cette même année Berlioz remporte également le Prix de Rome après plusieurs tentatives infructueuses et, comme l’exige le prix, il part en Italie en 1831 pour 2 ans d’études supplémentaires. Il reste à Rome mais visite d’autres villes et régions et le pays influencera plus tard son « Harold en Italie », une œuvre pour alto et orchestre commandée par Paganini. Au début, Paganini semble peu enthousiaste à l’égard de l’œuvre et elle est créée sans le grand violoniste, mais Paganini joue ensuite l’œuvre et donne à Berlioz la somme de 20 000 francs. Le compositeur utilise cette somme pour payer ses dettes et financer la suite de sa carrière, bien qu’il doive encore subventionner les revenus de ses compositions avec d’autres emplois comme critique musical et bibliothécaire adjoint (et plus tard bibliothécaire en chef) au même Conservatoire de Paris où il avait précédemment étudié.
Berlioz trouve que sa carrière de compositeur stagne dans une certaine mesure en France, et il se lance dans des tournées de concerts comme chef d’orchestre visitant de nombreux pays d’Europe et de Russie. Comme il ne joue pas de piano, Berlioz est privé de l’une des sources de revenus sur lesquelles comptent les autres compositeurs, mais ses tournées de direction d’orchestre lui permettent d’obtenir un revenu raisonnable. Une de ses tournées de direction d’orchestre comprend un festival de sa musique à Weimar organisé par Liszt. En fait Berlioz semble trouver plus de faveur auprès des compositeurs autrichiens et allemands qu’auprès de ceux de sa France natale. Il écrit également deux livres influents, l’un sur la direction d’orchestre et l’autre sur l’orchestration, ainsi que ses propres mémoires dont la publication peu après sa mort donne un aperçu de ce qui animait le compositeur. Berlioz meurt en 1869 à Paris. Bien que sa carrière n’ait pas totalement rempli ses promesses antérieures, il avait néanmoins influencé de nombreux compositeurs de la période romantique (par exemple Liszt et Wagner) par ses idées nouvelles, son approche de l’orchestration et ses talents de chef d’orchestre.