WASHINGTON-Les patients atteints d’insuffisance rénale chronique (IRC) qui interrompent leur traitement par des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA) ou des antagonistes des récepteurs de l’angiotensine (ARA)après un épisode d’hyperkaliémie ont un risque accru de décès, selon les résultats de l’étude présentés à la réunion KidneyWeek 2019 de l’American Society of Nephrology.
Dans une étude de cohorte rétrospective qui comprenait 8 070 patients adultes atteints d’IRC qui prenaient des inhibiteurs de l’ECA ou des ARA, Silvia J. Leon, MD, et ses collègues du ChronicDisease Innovation Centre et de l’Université du Manitoba à Winnipeg, Canada,ont constaté que les patients qui ont cessé de prendre les médicaments après un épisode d’hyperkaliémie avaient un risque significatif de 2.Les analyses ajustées ont révélé que les patients qui avaient arrêté de prendre les médicaments après un épisode d’hyperkaliémie présentaient un risque de mortalité de toutes les causes et de mortalité cardiovasculaire 2,6 fois et 2,3 fois plus élevé, respectivement, que les patients qui avaient continué à prendre les médicaments. Ils présentaient également un risque accru significatif de 1,7 fois pour tout événement cardiovasculaire (fatal et non fatal).
L’abandon du traitement n’était pas associé au début de la dialyse ou à la chirurgie de la cataracte (que les investigateurs ont utilisé comme résultat de contrôle négatif).
Les investigateurs ont défini l’hyperkaliémie comme un niveau de potassium sérique de 5,5 mmol/L ou plus. L’exposition (poursuite ou arrêt du traitement) a été analysée en fonction du temps chez les patients survivants 90 jours après l’épisode d’hyperkaliémie. Au départ, les patients avaient un âge moyen de 71 ans et un débit de filtration glomérulaire estimé à 38,5 ml/min/1,73 m2. Sur les 8 070 patients, 7 792 (96,6 %) souffraient d’hypertension, 2 913 (36,1 %) d’insuffisance cardiaque, 5163 (64,0 %) de diabète sucré et 2 140 (26,5 %) de fibrillation auriculaire.
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En ce qui concerne les limites de l’étude, les auteurs ont noté qu’ils ne pouvaient pas tenir compte de l’utilisation de médicaments en vente libre et qu’ils ne connaissaient pas les raisons de l’abandon du traitement.