Comme le nombre de Canadiennes ayant subi un avortement provoqué augmente d’année en année, le nombre à risque – et l’incidence réelle – d’avortement répété augmente également. Certains chercheurs ont affirmé que les femmes qui ont subi plus d’un avortement provoqué sont moins bien adaptées, d’autres qu’elles sont moins disposées à utiliser des contraceptifs, peut-être à cause de l’anxiété liée à la sexualité. D’autres encore ont suggéré que les avortements répétés ne sont pas liés à la psychologie ou aux attitudes de chaque femme, mais qu’ils sont plutôt le résultat inévitable de l’imperfection des contraceptifs, de l’imperfection des pratiques contraceptives et de la disponibilité de l’avortement légal pour l’interruption des grossesses non désirées. Un groupe de 580 femmes cherchant à se faire avorter ont été interrogées à l’Hôpital général de Montréal et ont subi un certain nombre de tests psychologiques. Environ une femme sur cinq avait subi des avortements répétés. Les femmes ayant subi des avortements répétés étaient plus âgées, moins susceptibles d’être mariées et plus tolérantes envers l’avortement légal que les femmes ayant subi leur premier avortement. Elles avaient également des rapports sexuels plus fréquents que les patientes ayant subi un premier avortement. Les femmes ayant subi un avortement répété étaient légèrement plus susceptibles d’avoir utilisé des contraceptifs au moment où elles sont devenues enceintes, mais elles ne différaient pas des patientes ayant subi un premier avortement quant aux types de méthodes qu’elles utilisaient. Aucune autre caractéristique sociale ou démographique, aucune mesure de l’adaptation psychologique ou des attitudes à l’égard de la sexualité n’a fait apparaître de différences importantes entre les groupes. Une analyse statistique plus complexe révèle que les deux facteurs les plus importants qui différencient les patientes ayant subi un premier avortement et celles ayant subi un avortement répété sont l’âge et la fréquence des rapports sexuels – deux variables qui reflètent une exposition supplémentaire au risque de grossesse non désirée.(ABSTRACT TRUNCATED AT 250 WORDS)