Les reptiles présentent un éventail diversifié de systèmes chromosomiques sexuels mais, remarquablement, les chromosomes sexuels Z du poulet sont homologues aux chromosomes sexuels ZW d’une espèce de gecko, Gekko hokouensis, ce qui suggère une origine ancienne mais commune. Ceci est en contraste avec les chromosomes sexuels ZW des serpents et d’une espèce de tortue à carapace molle, Pelodiscus sinensis, qui ne sont pas homologues à ceux du poulet ou entre eux et semblent avoir été dérivés indépendamment. Dans cet article, nous déterminons quelle homologie, le cas échéant, les chromosomes sexuels du lézard dragon australien Pogona vitticeps partagent avec ceux du serpent et du poulet en cartographiant les homologues du dragon de cinq gènes du chromosome Z du serpent (WAC, KLF6, TAX1BP1, RAB5A et CTNNB1) et cinq gènes du chromosome Z du poulet (ATP5A1, GHR, DMRT1, CHD1 et APTX) aux chromosomes du dragon. Les homologues chez le dragon des gènes des chromosomes sexuels du serpent et du poulet sont cartographiés sur les chromosomes 6 et 2, respectivement, chez le dragon et que DMRT1, le gène déterminant le sexe chez l’oiseau, n’est pas situé sur les chromosomes sexuels de P. vitticeps. En effet, nos données montrent que l’homologue du chromosome Z du poulet chez le dragon est probablement entièrement contenu dans le chromosome 2 de P. vitticeps, ce qui suggère que le facteur déterminant le sexe chez P. vitticeps n’est pas le gène déterminant le sexe du poulet. L’homologie entre le chromosome Z du poulet et les paires de chromosomes ZW de G. hokouensis a été interprétée comme la rétention d’anciens chromosomes sexuels ZW, auquel cas les chromosomes sexuels non homologues du serpent et des dragons seraient dérivés indépendamment. Nos données ajoutent un autre cas de chromosomes sexuels dérivés indépendamment chez un reptile squamate, ce qui rend moins plausible la rétention d’une homologie ancienne des chromosomes sexuels chez les squamates. Alternativement, la conservation entre le chromosome Z des oiseaux et les paires de chromosomes ZW de G. hokouensis est une coïncidence, peut être un exemple d’évolution convergente, son statut de chromosome Z ayant été dérivé indépendamment chez les oiseaux et G. hokouensis.