Le pronostic tend à être bon pour les patients atteints de MG. Il est souvent préférable de ne pas traiter les cas légers de MG. La gestion nécessite d’éviter les médicaments qui peuvent aggraver la transmission neuromusculaire, tels que les antibiotiques aminoglycosides, les antibiotiques quinolones, les bêta-bloquants, la chloroquine, les anti-arythmiques, les inhibiteurs calciques, certains anticonvulsivants et le contraste iodé intraveineux doivent être évités.
L’évolution de la MG est caractéristiquement variable, la fréquence de la diplopie et du ptosis étant affectée par des facteurs environnementaux, émotionnels et physiques tels que la lumière solaire vive, le stress, les maladies virales, les menstruations, la grossesse, etc. Une rémission spontanée peut survenir chez n’importe quel patient et se maintenir pendant des années. Dans une étude de l’histoire naturelle de la MG généralisée chez 168 patients (avec un suivi moyen de 12 ans), 14% ont connu une rémission complète.
Les patients atteints de myasthénie oculaire légère à modérée sont généralement traités initialement par des anticholinestérasiques oraux, le Mestinon (pyridostigmine) étant le plus couramment employé. Ces agents n’ont fait l’objet d’aucun essai clinique randomisé et ce traitement est souvent infructueux, notamment en ce qui concerne la résolution de la diplopie. Un traitement immunosuppresseur est alors instauré et l’agent de choix est généralement la prednisone. Dans une petite étude contrôlée, ce médicament a démontré une plus grande efficacité que la pyridostigmine. La stéroïdothérapie est controversée, mais les résultats d’une autre étude suggèrent que la prednisone diminue effectivement la progression vers une MG généralisée. Il n’existe pas de schéma posologique unique recommandé, compte tenu des effets secondaires couramment associés à la corticothérapie chronique et de la difficulté de sevrer les patients des stéroïdes sans exacerbation des symptômes. La réponse au traitement par la prednisone est variable.
De plus, les patients atteints de MG doivent être examinés à la recherche de thymomes et, s’ils en trouvent, doivent subir une intervention chirurgicale pour traiter cette affection. Une thymectomie prophylactique est controversée, mais elle s’est avérée utile chez les jeunes patients atteints de MG présentant une maladie aiguë dans les 3 ans suivant l’apparition de la maladie, chez les patients présentant une hypertrophie du thymus et pour lesquels la chirurgie est peu risquée, et chez les patients atteints de MG généralisée qui ne répondent pas au traitement médical.
Les symptômes de la MG oculaire peuvent également être traités par des moyens non médicaux. Le ptosis peut être corrigé par le placement de béquilles sur les lunettes et par l’utilisation d’un ruban de ptosis pour élever la chute des paupières. La diplopie peut être traitée par occlusion à l’aide d’un cache-œil, d’une lentille givrée, d’une lentille de contact occlusive ou simplement en plaçant un ruban opaque sur une partie des lunettes. De même, des prismes en plastique (prismes de Fresnel) peuvent être fixés aux lunettes d’un patient diplope, permettant d’aligner la vision des deux yeux dans la direction concernée, mais ils sont souvent problématiques si le degré de faiblesse musculaire, et donc le désalignement oculaire, fluctue fréquemment.