Valeur universelle exceptionnelle
Synthèse succincte
Situé à l’extrémité sud de la grande étendue du lac Malawi, le bien revêt une importance mondiale pour la conservation de la biodiversité en raison notamment de la diversité de ses poissons. Situé dans la vallée du Rift occidental, le lac Malawi est l’un des lacs les plus profonds du monde. Le bien est une zone d’une beauté naturelle exceptionnelle, les paysages accidentés qui l’entourent contrastant avec les eaux remarquablement claires du lac. La propriété abrite plusieurs centaines de poissons cichlidés, presque tous endémiques au lac Malawi, et connus localement sous le nom de « mbuna ». Les poissons mbuna sont un exemple significatif d’évolution biologique. En raison de l’isolement du lac Malawi par rapport aux autres plans d’eau, ses poissons ont développé une radiation adaptative et une spéciation impressionnantes, et constituent un exemple exceptionnel des processus écologiques.
Critère (vii) : Le bien est une zone d’une beauté naturelle exceptionnelle avec ses îles et ses eaux claires sur fond d’escarpement de la vallée du grand rift africain. Les types d’habitat varient des rivages rocheux aux plages de sable et des collines boisées aux marécages et aux lagons. Des collines granitiques s’élèvent abruptement des rives du lac et il y a un certain nombre de baies sablonneuses.
Critère (ix) : Le bien est un exemple exceptionnel d’évolution biologique. La radiation adaptative et la spéciation sont particulièrement remarquables chez les petits cichlidés tilapiines (poissons de roche) de rivage rocheux aux couleurs vives, connus localement sous le nom de mbuna. Toutes les espèces de mbuna, sauf cinq sur plus de 350, sont endémiques au lac Malawi et représentées dans le parc. Les cichlidés du lac Malawi sont considérés comme ayant une valeur égale pour la science à celle des pinsons des îles Galápagos remarqués par Charles Darwin ou à celle des acéphales d’Hawaï.
Critère (x) : Le lac Malawi est globalement important pour la conservation de la biodiversité en raison de la diversité exceptionnelle de ses poissons d’eau douce. Le bien est considéré comme une province biogéographique distincte avec des estimations allant jusqu’à environ 1000 espèces de poissons pour moitié présentes dans le bien : estimé comme le plus grand nombre d’espèces de poissons de tous les lacs du monde. L’endémisme est très élevé : les poissons cichlidés, dont toutes les espèces sauf 5 sur plus de 350 sont endémiques, revêtent une importance particulière. Le lac contient 30% de toutes les espèces de cichlidés connues dans le monde. Le bien est également riche d’une autre faune, notamment de mammifères, d’oiseaux et de reptiles.
Intégrité
Le bien est suffisamment grand (94,1 km2 dont 7km2 de zone aquatique) pour représenter adéquatement les caractéristiques et les processus aquatiques qui sont importants pour la conservation à long terme de la riche biodiversité et de la beauté naturelle exceptionnelle du lac. La zone aquatique du parc national protège les éléments les plus importants de la biodiversité du lac. Il protège également tous les principaux types de végétation sous-marine et les sites de reproduction importants pour les cichlidés. De nombreuses autres espèces de poissons du lac Malawi ne sont cependant pas protégées en raison de la taille limitée du parc par rapport à la superficie totale du lac. Ainsi, au moment de l’inscription, le Comité du patrimoine mondial a recommandé que la zone du parc national soit étendue. L’intégrité à long terme du bien dépend largement de la conservation et de la gestion globale du lac qui relève de la juridiction de trois États souverains à savoir le Malawi, la Tanzanie et le Mozambique.
Exigences de protection et de gestion
Le parc national du lac Malawi est protégé par la législation nationale et les ressources du parc sont gérées et contrôlées par le département des parcs nationaux et de la vie sauvage.
Le parc dispose d’un plan de gestion et, il existe également un plan de gestion stratégique du tourisme pour le Malawi qui décrit le développement touristique du site. L’utilisation des ressources du parc est limitée pour freiner la récolte illégale des ressources. Il y a cinq villages inclus dans des enclaves à l’intérieur du bien. La population locale dépend de la pêche pour sa subsistance car le sol est pauvre et la fréquence des mauvaises récoltes est élevée. Bien que les habitats terrestres et sous-marins du bien soient encore en bon état, la planification de la gestion doit traiter plus efficacement les menaces de la croissance rapide de la population humaine et les impacts de la collecte de bois de chauffage, du braconnage du poisson et de la promiscuité des sites de débarquement du poisson. Ainsi, l’une des principales priorités de gestion est le maintien de l’écosystème du lac tout en prenant en considération les besoins de la communauté locale par le biais de programmes de gestion collaborative. La mise en œuvre de la politique sur la faune et la flore sauvages, qui oblige la direction du parc à travailler en collaboration avec les communautés locales à l’intérieur et à l’extérieur des limites du parc et à partager les responsabilités et les avantages découlant de la gestion du parc, est importante pour permettre une gestion efficace. Les menaces potentielles que représentent les espèces de poissons introduites qui pourraient déplacer les espèces endémiques, la pollution des bateaux et l’envasement des collines dénudées, doivent être minimisées et nécessitent une surveillance étroite. La collaboration avec les gouvernements de Tanzanie et du Mozambique doit être maintenue et renforcée pour la protection et la gestion à long terme de l’ensemble de l’écosystème du lac, et la prise en compte du potentiel de son extension est nécessaire.