David E McCarty
Programme de médecine du sommeil, Département de neurologie, Centre des sciences de la santé de l’Université d’État de Louisiane, Shreveport, Louisiane, USA
Abstract : Le syndrome du décalage horaire (JLS) est un syndrome clinique de perturbation du sommeil nocturne et de déficience neurocognitive diurne qui survient dans le contexte d’un voyage transméridien rapide. Il existe de nombreuses stratégies de traitement du JLS, notamment les hypnotiques pour améliorer le sommeil nocturne, les approches chronothérapeutiques (par exemple, la luminothérapie, la mélatonine ou le changement progressif d’horaire) et les agents d’alerte pour contrer la somnolence diurne. Les problèmes de sécurité ont suscité un regain d’intérêt pour la prise en charge de la somnolence diurne excessive associée à la JLS (JLSAEDS). L’utilisation non autorisée des nouveaux agents d’alerte modafinil et armodafinil est en augmentation pour cette indication, souvent à la demande expresse des patients. Afin de mieux évaluer les risques et les avantages potentiels de ces médicaments pour la gestion du JLSAEDS, les cliniciens doivent être conscients de ce que l’on sait – et de ce que l’on ignore encore. Dans cet article, la pharmacologie et la pharmacocinétique du modafinil et de l’armodafinil sont examinées, ainsi que les preuves de leur efficacité dans le traitement de la somnolence associée à la narcolepsie, à l’apnée obstructive du sommeil et au trouble du sommeil lié au travail posté. Les données d’essais cliniques sur l’utilisation d’agents d’alerte dans la gestion du JLSAEDS se limitent à un essai de trois jours portant sur l’armodafinil, administré le matin pour traiter le JLSAEDS dans le cadre d’un voyage transméridien vers l’est. Cette étude a montré une amélioration des mesures objectives de la somnolence diurne aux doses de 50 et 150 mg par jour. Cependant, l’impression globale de la gravité clinique des symptômes ne s’est améliorée que le premier jour pour les patients recevant 150 mg, et n’était pas supérieure au placebo. La prise en considération de l’utilisation du modafinil ou de l’armodafinil pour le traitement de la somnolence associée à la SJS implique une intégration minutieuse des objectifs rapportés par le patient, un examen des contre-indications médicales et une sensibilisation aux rares effets indésirables. Des recherches supplémentaires sont nécessaires afin d’identifier les personnes les plus susceptibles de bénéficier de cette intervention et de mieux définir le rapport risque-bénéfice pour cette indication.
Mots-clés : syndrome du décalage horaire, modafinil, armodafinil
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