n’avait jamais pensé à interroger Dumbledore sur son passé.
En se basant strictement sur les Livres, l’idée que Dumbledore est un Gryffondor de toujours n’est qu’une hypothèse. La décision du Choixpeau n’est pas diffusée dans la nécrologie rose du Daily Prophet, rédigée par un camarade de classe, Elphias Doge. Elle n’apparaît pas non plus dans les passages sélectionnés dans le livre sept de la synographie de Rita Skeeter, The Life and Lies of Albus Dumbledore. En tant que lecteurs, nous en déduisons que le proviseur a des tendances pro-Gryffondor, et c’est tout.
Ce n’est pas simplement une question de personnalité, mais : qu’est-ce qui fait la meilleure histoire ?
*Albus Dumbledore, un jeune homme à l’ambition et à la ruse sans limites, fils de Percival Dumbledore, qui déteste notoirement les Moldus, est sélectionné pour la maison Serpentard. Jeune et en pleine ascension sociale, il s’épanouit dans une culture qui valorise l’ingéniosité, le leadership et la supériorité des sorciers. La magie, c’est la puissance.
« Ou peut-être qu’à Serpentard, tu te feras tes vrais amis,
Ces gens rusés qui utilisent tous les moyens, pour arriver à leurs fins. »
Après avoir obtenu son diplôme, fort de sa propre intelligence, Dumbledore rencontre Gellert Grindelwald. Les deux amoureux jettent les bases d’un règne sorcier, pour le plus grand bien de tous, mais Ariana est tuée. Albus s’efforce de changer. S’estimant inapte à gouverner, il refuse le poste de ministre de la magie et s’engage dans l’éducation.
*La nomination de Dumbledore au poste de professeur de transfiguration s’accompagne d’une mise en garde : il refuse toute association avec Serpentard. adopte leur grand rival Gryffondor comme Maison. Tout comme il refusera plus tard à Rogue le poste de Défense contre les Arts Obscurs (pendant 14 ans), le choix d’Albus d’éviter Serpentard lui permet de rester dans le droit chemin. Il a été un imbécile, cruellement tenté.
» ne voulait pas me donner le poste de Défense contre les Arts Obscurs, vous savez. Il semblait penser que ça pourrait, ah, provoquer une rechute… me tenter dans mes anciennes habitudes. »
Sur Pottermore, bien sûr, l’auteur a révélé qu’Albus, Rubeus et consorts appartenaient à Gryffondor. Et c’est très, ah, tentant de voir le proviseur logé parmi les braves : Gryffondor, le phare brillant de la bonté. Mais ce n’est pas l’Albus Dumbledore que nous connaissons à la fin des livres. Ce n’est pas le Dumbledore que l’on voit à l’adolescence. Le rusé Albus Dumbledore utilise (presque) tous les moyens pour arriver à ses fins. Il met certainement Harry à rude épreuve. Dumbledore peut voir le meilleur des gens, oui, mais il n’est pas assez courageux pour les aimer ou même pour leur faire très confiance – il tente de contrôler les événements à chaque étape.
À la fin du premier tome, Serpentard remporte la coupe de la maison jusqu’à ce que le directeur intervienne en faveur de Gryffondor. Cela peut être lu comme la distribution équitable, bien que tardive, des points de la maison à quatre Gryffondor héroïques. On peut aussi y voir un directeur de Gryffondor partial qui arrache la coupe de la victoire des lèvres de la maison Serpentard. Mais la meilleure histoire révèle un directeur de Serpentard plein de honte qui promeut Gryffondor en surcompensant son propre passé trouble.