Par David Fleischer
Le travail considérable de Toronto sur le grand écran révèle que, bien que nous ayons la capacité caméléon de ressembler à n’importe où, de New York à Moscou, le déguisement ne résiste pas toujours à l’examen. Reel Toronto se délecte à déterrer et à exposer les films qui tentent de masquer, de cacher ou, dans de rares cas, d’afficher fièrement notre ville.
L’Étalon noir est-il le meilleur film jamais tourné à Toronto ? Dieu sait que la grande majorité des films dont nous avons fait le profil dans cette colonne ont été des puces, des échecs nobles ou des plaisirs coupables. Bien sûr, Chicago a remporté le prix du meilleur film aux Oscars, mais vous ne vous en souveniez probablement pas avant que nous ne le disions.
Voici, en revanche, précisément le genre de film familial qu’on ne fait plus. Il est « lent » selon les normes d’aujourd’hui, avec une scène clé sans paroles qui fait passer l’ouverture de There Will Be Blood pour un exercice de verbosité à la Tarantino. Il est superbement filmé par Caleb Deschanel (oui, le père de Zooey) et contient une performance de Mickey Rooney nominée aux Oscars.
C’est une belle note sur laquelle commencer la nouvelle année de Reel Toronto.
Le premier acte, où le cheval et le garçon apprennent à se connaître, a été tourné en Sardaigne. Mais avant de tourner cela, ils sont venus à Toronto pour les scènes dans lesquelles le Noir et Alec rentrent chez eux, ostensiblement dans le Queens, à New York.
Cela s’est passé en juillet 1977, ce qui fait de ce film le plus ancien dont nous ayons fait le profil et rend moins facile l’identification de certains lieux.
Il n’y a que deux scènes où l’on voit vraiment Toronto. Celle-ci, où le cheval s’échappe et court dans la ville, est assez évidente, puisqu’une Red Rocket passe par là, bien que dans une rue maquillée pour ressembler à 1946. Il s’avère que le cheval descend l’avenue Kenilworth avant de se diriger vers l’est sur la rue Queen.
Qui sait ce qu’était cette épicerie dans les années 70, mais de nos jours, c’est le point de repère, Licks….
Puis il y a d’autres clichés de la rue Queen, mais ils passent trop vite pour qu’on puisse en relever les détails…
Et il a été délicat de localiser la maison où Alec et sa mère se trouvaient, mais grâce à un commentateur, nous pouvons l’identifier comme étant cette belle maison, près de St. Clair Avenue et Mt. Pleasant.
Voici un long plan, en bas de leur belle rue….
…et quelques vieilles plaques de rue de Toronto qui passent bien trop vite pour être lues. Il s’avère que c’est en fait sur Playter Crescent, à l’intersection avec Bayfield.
En tout cas, Alec essaie de suivre le cheval le long de ces voies ferrées, passant sous le pont de la rue Bathurst. Ces usines sont aujourd’hui remplacées par des tours à condos.
Eventuellement, il perd totalement le cheval, se pelotonnant sur ce rebord de fenêtre, dans le brouillard. Un rebord de fenêtre en briques rouges. Avec du bois vert derrière. Hmmm…
La caméra recule alors qu’un homme serviable qui a vu le cheval émerge du brouillard dans (ta da !) le quartier de la Distillerie. Vous pouvez voir la silhouette de la distillerie Stone grise à l’arrière-plan. A ce stade, on la reconnaîtrait dans son sommeil.
Eventuellement, il retrouve le cheval sain et sauf dans une ferme où vit Mickey Rooney. Il n’est probablement plus là, mais on ne sait jamais. Nous avons trouvé un vieil article qui mentionnait que c’est à environ quarante miles du centre-ville, sur un terrain destiné à devenir une partie d’un nouvel aéroport international. Après avoir gloussé sur la non-existence continue de l’aéroport de Pickering, et il semble que c’était à Claremont, à la 8e Concession et Sideline 34.
Le troisième acte est tout au sujet du cheval apprenant à courir, donc vous avez besoin de pistes de course ! Ici, le Noir obtient son premier essai sur une vraie piste, à Woodbine. Il commence à faire sombre, certes, mais croyez-nous sur parole.
Le grand final, en revanche, a été tourné à Fort Erie.
Trivial amusant : l’été 77 était notoirement brutal. La pluie pendant le tournage à Woodbine a créé de la boue de deux pieds de profondeur et certains des jours où ils ont tourné à Fort Erie, les températures ont atteint quarante-six degrés.
Ne vous laissez pas tromper par la série télévisée canadienne passable qui a finalement suivi, The Black Stallion est l’un des rares films sélectionnés tournés à Toronto qui est vaguement digne d’être considéré légitimement comme un classique. Il a également un très bon pedigree. Le réalisateur, Carol Ballard, était ami avec Francis Ford Coppola et George Lucas, le premier ayant produit The Black Stallion et le second l’ayant engagé pour réaliser des prises de vue en seconde équipe pour un de ses films intitulé Star Wars. Cela signifie essentiellement que si vous voyez des plans de Tatooine avec R2 ou des Raiders Tusken qui n’impliquent pas les acteurs principaux, il y a de fortes chances qu’il les ait réalisés.
Ballard a ensuite réalisé quelques autres films canadiens bien accueillis : Never Cry Wolf et Fly Away Home. (Assez curieusement, le livre The Black Stallion est de Walter Farley, alors que Never Cry Wolf a été écrit par Farley Mowat. Quelles sont les chances ?)
Le scénario est de Melissa Mathison, qui a ensuite épousé (et éventuellement divorcé) Harrison Ford et écrit un autre petit film familial appelé E.T. Pas mal.
CORRECTION : 13 janvier 2011, 9:54 AM Grâce à plusieurs lecteurs, nous avons appris plusieurs erreurs que nous avons commises dans l’identification des lieux dans ce billet. Corrigé, ci-dessus : Kenilworth Avenue (et non Delaware) ; Queen Street (et non College) ; et Lick’s (et non Mitzi’s).
MISE À JOUR : 7 AVRIL 2014 : Merci aux lecteurs de nous avoir donné des détails sur deux lieux mystérieux, la ferme et la rue que le Noir emprunte. Les deux ont été mis à jour dans l’article.